Tous mes sens aux aguets me piègent moi-même. Une brise provoque un soupir, une mouche sur mon bras me fait frissonner. Je me surprends à caresser mes lèvres et d’y éprouver une volupté à laquelle je m’arrache avec peine.
Je ne sais pas si c’est lui, je ne sais pas si c’est moi. Ses mots m’ont enflammée, je brûle d’un feu incandescent, je me consume avec délice.
Mon esprit se perd confond passé et passion. Je le vois, debout devant moi. J’ose à peine lever les yeux vers son regard qui me foudroie de désir. Sa main se pose sur ma hanche, délicatement, je frissonne. Il sourit. Doucement je me rattrape à ses lèvres. Me sentant défaillir, il me presse contre lui. Sous le choque du désir qui me frappe, mon front se cogne à sa clavicule, je m’agrippe à ses épaules, les déchire de mes ongles. Alors doucement, il me mordille le cou. Je vacille, plaque ma bouche contre son torse, le mords à pleines dents. Je lui fais mal. il m’attrape le visage entre ses deux mains. Il me regarde droit dans les yeux, je ferme les miens, je m’offre. Je sens alors la douleur suraiguë, le sang de mes lèvres couler dans sa bouche. Je me rebiffe, le repousse. Il me lâche et me retourne d’un seul geste. Je me retrouve plaquée contre lui, son désir dans le creux de mes reins. Je me cambre, me presse encore, lui offrant d’un même geste, ma poitrine et mon cul.
D’une main il me pétrit un sein, de l’autre, il retrousse ma jupe et s’insinue dans ma culotte. Il glisse entre mes fesses, entre mes cuisses, ses doigts se frayant un chemin aisément entre mes lèvres trempées s’enfoncent en moi. Je gémis doucement. Il me pousse vers le dossier du canapé, contre lequel il me plaque, me penche de sa main qu’il pose fermement entre mes omoplates. Je sens sa queue darder entre mes cuisses. Je le veux, je n’en peux plus de l’attendre. Mais il prend son temps, me nargue, m’excite et me frustre. Il s’amuse avec moi, manipule mon désir, se joue de mes suppliques. Je suis si pleine de désir que je pourrais en jouir à l’instant. Alors il se plante au plus profond de moi, d’un seul trait, sans ménagement. Je cris, j’entends son râle dans mon dos. Une main sur mon épaule, l’autre sur ma hanche, il m’agrippe fermement. Ses vas et viens, ses coups de butoirs me transpercent de part en part. Chaque fois je crois mourir de plaisir. Je dis son prénom comme une prière, pour qu’il m’épargne ou m’achève.
Alors il se retire, s’arrache à moi, m’arrache une partie de moi même, me laisse vide et seule dans un froid infini. Je tremble de tout mon corps, hébétée, je suis sans force, il m’a tout pris. Tout doucement, il me redresse, me prend dans ses bras, me susurre à l’oreille … chu… chu… Apaise mon trouble. Je tremble encore, je suis perdue, il est mon maitre, ma lumière, ma douleur, mon réconfort. Alors il me couche sur des coussins moelleux. Il se déshabille m’offrant le spectacle éblouissant de son corps de dieu grec. Il irradie de puissance. Puis, il m’effeuille délicatement, me délivrant de l’entrave de mes vêtements. Pour que je n’ai plus froid, il me recouvre de son corps, m’embrasse doucement, tendrement, sur les yeux d’abord, les joues les lèvres. Peu à peu de baisers en caresses, il me redonne la vie qu’il m’avait prise. Sa langue cherche la mienne. Il me picore, Je lui souris. Il claque un petit baiser de clown sur mon nez, me souris aussi. Puis soudain il me regarde avec tant de chaleur que je prends feu en un instant. J’ouvre mes cuisses, l’enserre entre de mes jambes, me tortille, me presse, me suspend à son cou pour qu’il me prenne à nouveau. Il ne me résiste pas, il m’envahit d’une infinie douceur, en longues vagues de plénitude. Je caresse son dos, pétris ses fesses avec tant de plaisir. Il est appuyé sur ses coudes, ma tête libre entre ses mains, il me regarde et son regard brûlant m’enflamme chaque fois que je le croise.
C’est une lame de fond qui me surprend. Il me regarde, étonné et ravi quand je reviens de mon voyage, que je lui reviens, que la tête ne me tourne plus. Alors il me donne ce qu’il avait retenu jusque là. Il se donne tout entier, plonge en moi. Je le serre et le berce entre mes bras, l’embrasse, émue. Nous nous laissons couler ensemble dans la quiétude des amants assouvis.