Il parait que ça ne se fait pas, enfin, j’ai toujours eu l’impression qu’il fallait cacher sa peine, à la perte d’un animal. Il est autorisé de pleurer 5 minutes, mais après, c’est bon, on va pas faire chier tout le monde avec notre sensiblerie. Parce qu’avoir de la peine parce que notre animal de compagnie est mort, c’est de la sensiblerie. Et la sensiblerie, c’est mal. Sensiblerie : sensibilité outrée et fausse ; compassion ridicule et déplacée. Ridicule et déplacée, c’est ça.
Mon chat, Malow est mort. C’était moche. Il a commencé par cesser de s’alimenter, puis il est mort. J’ai pris rendez-vous chez le vétérinaire. Il y a eu un délai de 4 jours. 4 jours où il n’a pas mangé, 4 jours où je l’ai vu s’affaiblir, pour ne plus être capable de se porter. J’ai rappelé la clinique, ils m’ont dit de venir en urgence, mais ont finalement gardé le rendez-vous initial, avec pour objectif l’euthanasie. Ils l’ont gardé en attendant le rendez-vous. Quand je suis revenue, il était mourant. Les yeux vitreux, immobile, respirant à peine. Le vétérinaire lui a fait une injection, il y a eu quelques spasmes et il est mort. Je ne sais pas si cette piqûre a abrégé ses souffrances, n’était-il pas déjà trop tard ?
J’ai l’impression d’avoir été en dessous de tout, de l’avoir trahi. Je sais qu’il n’est pas un humain, avec des pensées et des attentes humaines, mais j’étais responsable de lui, et puis je l’aimais.
Depuis, il me manque. Le matin, il n’est plus là, précipitant mon réveil avec ses moustaches pour que je le câline et le nourrisse. Le soir, il ne joue plus avec mes pieds quand je les glisse sous la couette. Il n’est plus et ne sera plus jamais derrière ma tête sur le dossier du canapé. Il ne me lacérera plus jamais la peau tant il voulait s’installer sur mes épaules. Il ne roucoulera plus jamais. Parce que Malow ne miaulait pas, il chuintait, il ne ronronnait pas, il roucoulait.
J’ai râlé contre lui, l’ai traité de con, 1 000 fois, j’ai ramassé trop de vomi dans lesquels j’avais précédemment marché. Durant ces 13 années de vie commune, qu’est ce qu’il m’a fait chier !
Je l’avais récupéré dans la rue. Un soir, il est venu vers moi, dégingandé et pouilleux. Il a fait semblant de tergiverser, se cachant derrière une touffe d’herbe, une roue de voiture, et enfin mon pied. Les puces lui sautaient de la tête, une vrai fête foraine, le truc. J’ai cherché en espérant ne pas retrouver, d’éventuels propriétaires, et puis il était adopté. Il ne voulait jamais sortir de la maison. Au pire, il s’allongeait au soleil sur le paillasson, mais il n’est jamais allé plus loin.
Il était tout noir, il a toujours été petit et menu. Un mâle dominant en carton. Putain, c’est fou comme il me manque.
Malow me manque, et je voudrais ne plus ressentir cette douleur, cette culpabilité de ne pas avoir été meilleure, je voudrais effacer sa souffrance, c’est tellement moche la mort !
Il n’est plus, mes bras sont vides, il ne reste que son absence.
Un jour, il ne restera que les bons et doux souvenirs, la douleur sera diffuse. j’ai hâte. Aujourd’hui, je n’ai que mes larmes enfouies.
Adieu mon Malow, j’ai pas envie, mais t’es parti. C’est la mort qui t’a emporté. Bon voyage mon pépère. Bon voyage, je t’aime.
Que je te comprends Aude… Ma Agathe, je la voit encore dans la maison, 3 ans après. Elle est sur tous mes fonds d’écrans, sur ma table de nuit. J’aurais jamais cru pouvoir aimer autant une chienne. Ils ont pour nous cet amour inconditionnel, j’ai découvert ça avec elle.
Je t’embrasse bien fort.