
Je ne veux plus être rien ni personne, me contenter, oser, tâter du moi, je me découvre, excuse le désarroi. Je bouge, me meus, m’émeus et me surprends. En bien, en mal, pas toujours là où je l’attends.
Je renonce à me définir, à coups de concepts et d’étiquettes. J’ai essayé de me former, me reformer, me modeler à l’image, à la manière, à l’envie au désespoir. J’ai échoué, je me suis retrouvée, rattrapée dans ma course à l’autre, à l’ailleurs, au pas comme moi, pas comme ça.
J’ai pris la vie à bras-le-corps, à fond la caisse, j’ai fondu à l’attaque, couru aux abris, j’ai crié aux abois, chanté à plein poumons, tenu 36 chandelles, aimé à pleine bouche. Je suis fatiguée à me singer, toujours à la traîne, à contre-pied, en décalé, à côté.
Je me suis démasquée, me suis eu à l’usure, à la psyché, je compte les marques, à vos marques, 1, 2, 3, fuyez. Cassée de part en part, je me lasse à mon triste sort, je m’abandonne à la va-vite, je me retrouve à qui mieux-mieux.
Tranquillou, sans demande et sans envie, je contemple et souris. Besoin de rien, a plus soif, je chemine à la dure, à l’ancienne, à la one again. Je suis personne, je ne suis rien, le cœur battant, à l’abordage, droit devant.
Fini l’esbroufe, adieux la partie adverse, à la vie à la mort, ad vitam æternam, je me vis et je me vois, tant pis pour moi, tant pis pour celles que je ne suis pas. Je marche à l’envers, à découvert, je pleure sur mes peurs, je ris à mes envie.
Pas mieux, pas pire, sans définition, improvisation sans caucus, sans astuce ni explication, je fais avec, je dispose, dépose les armes, range les décrets et les consignes, gardez la monnaie, et ma poire pour la soif.
Bonjour matins, adieux tristesses, parles à mon leurre, ya du chagrin. Ainsi va la vie, à vau l’eau, à mains nues, à bâton repu, à la bonne franquette, à la fortune du pot, à la va comme je te pousse, à la tienne !